10 juillet 2012, plume à la main, me voilà sur le point d'achever mon autobiographie.
En l'écrivant et, donc, en me replongeant dans ma vie, je me rends compte qu'elle a été une aventure hors du commun, tant ce qui m'a liée à mon public était fort.
Quoi que l'on ait dit de moi, et même lorsqu'on m'a traînée dans la boue, des milliers de personnes n'ont jamais cessé de m'aimer et de me témoigner leur soutien. Mon public était ce que j'avais de plus cher. Sur scène, à travers mes textes, je passais des messages, je me livrais.
J'ai toujours considéré cette foule comme une addition de coeurs, des êtres à part entière avec qui j'aimais partager, et non comme un simple miroir dans lequel j'aurais pu m'admirer.
Nous étions si proches, si proches...
Puis, un jour, je me suis tue, et je suis partie sans dire au revoir.
Ce n'était pas du dédain, croyez-moi, ce n'était pas non plus de l'arrogance ni de l'ingratitude, mais j'avais tellement de choses à dire qu'il m'aurait fallu bien plus de cinq minutes sur scène ou d'une simple vidéo postée sur Internet.
C'était tellement long à expliquer, mais pourtant si beau à partager, si merveilleux à raconter.
Pendant des années, les gens m'ont vue courir, décrocher des trophées et devenir célèbre, mais ils n'ont vu de moi qu'une enveloppe derrière laquelle se cachait un coeur meurtri.
J'ai longtemps couru sans me questionner sur le but que je visais, mais cette course haletante, trépidante m'a finalement usée et déçue.
Ce livre, je l'ai voulu sincère et honnête envers celles et ceux qui aimaient ces qualités dans mes textes. Il est aussi l'ultime moyen de rétablir des vérités, mes vérités, car, depuis trois ans, j'écoute...
On a dit de moi que je me suis transformée et je pense au plus profond de mon coeur que c'est faux, en tout cas ce n'est pas là ma réalité.
Toute ma vie a été une école, j'y ai appris qui je suis et qui je ne suis pas, ce que sont les autres, ce qu'ils ne sont pas. Qu'ils peuvent être des amis mais pas des refuges, qu'ils peuvent donner la main mais pas décider à ta place.
À cette école, j'ai aussi compris qu'il n'est pas bon d'être une idole et que, plaquée sur des murs, enfermée dans des images, j'ai manqué d'étouffer.
On a dit de moi que j'ai renié celle que j'étais. L'âme humaine est plus complexe et plus profonde que cela. Je dirais plutôt que je me suis cherchée, que je me suis découverte, que j'ai appris à m'aimer et qu'aujourd'hui, je suis en paix.
On a dit de moi que, perdue, je me suis réfugiée dans la religion. Dans cette parole, j'ai ressenti comme du mépris face à celui qui sombre, puis trouve sa voie. Parfois, toucher le fond donne beaucoup d'ardeur à vivre, à aimer, à donner, à méditer et surtout à choisir de ne plus être un consommateur de la vie mais un cultivateur du bonheur.
(...)
"Pendant des années, j'ai couru sans savoir où j'allais, jusqu'au jour où, perdue et épuisée, je me suis effondrée. Parfois, toucher le fond donne beaucoup d'ardeur à vivre, à aimer et, surtout, à devenir un cultivateur du bonheur. Me revoilà, donc, mais cette foisavec un livre dans lequel je me confie et rétablis mes vérités, moi qui écoute depuis trois ans sans rien dire.
Ce livre, je le dédie à toutes celles et tous ceux qui m'ont aimée et soutenue."
Pour la première fois depuis la sortie de son dernier disque, SOS, l'étoile du rap français rompt le silence.
Dans une autobiographiesincère et émouvante, Diam's nous entraîne dans l'aventure hors du commun qui l'a vue enchaîner les tubes, les salles combles et les récompenses. Mais, derrière les paillettes, la jeune femme raconte aussi les larmes. Elle confie les souffrances d'une enfant qui a grandi sans père, la dépression qui l'a conduite en clinique psychiatrique, la quête éperdue pour trouver le sens de la vie et, enfin, sa découverte de l'Islam, et sa renaissance. Elle nous emmène sur les routes qu'elle a arpentées, depuis son enfance à Chypre jusqu'au scandale de sa photo volée à la sortie d'une mosquée, et son engagement humanitaire en Afrique.
Ce livre, Diam's l'a conçu comme un voyage "au fond de son coeur", et s'y découvre avec la générosité qu'on lui connaît.
"Si ce lvre peut vous faire entrer dans ma vie comme vous entreriez chez moi alors... Soyez les bienvenus. Mélanie"